Après sa formation militaire de base au collège Saint-Jean, il est actuellement à Fort Henry à Kingston en Ontario pour suivre sa formation en tant que spécialiste des télécommunications. Il espère sincèrement avoir l’opportunité de partir en Afghanistan.

Depuis sa naissance, par mon exemple et mes propos, j’ai tenté de lui communiquer l’importance de trouver un sens à sa vie, d’être ouvert aux autres et à l’univers, de croire en lui et d’aller au bout de ses convictions profondes et de s’épanouir en réalisant ses aspirations et ses rêves quels qu’ils soient. Je n’ai jamais influencé ses choix sinon pour l’inviter à la prudence avant de prendre une décision et de le supporter sincèrement, avec tout mon amour maternel, dans les directions qu’il a choisis. Son choix de devenir militaire n’a pas fait exception même si cela m’a surprise au départ.

En discutant de son choix de carrière, de ses motivations et de ses aspirations avec lui, j’ai dû constater que cela allait tout à fait dans le sens de mon enseignement. Je n’aurais pas penser que cela pouvait prendre cette forme mais je suis fière de voir comment il y est parvenu, avec autant de maturité, d’intégrité et de conscience personnel.

Je suis une artiste et comme beaucoup de mes pairs, je prône la paix dans le monde, l’égalité, l’altruisme, le partage des ressources mondiales et l’harmonie en général. Mon fils ne se voit pas d’abord comme un guerrier mais comme un missionaire qui désire venir en aide à des personnes démunies, surtout des femmes et des enfants, qui n’ont pas eu la chance comme lui de naître dans un pays immense, riche et pacifique. Il est conscient des risques de son métier mais il les accepte dans l’espoir que son travail en mission (c’est d’ailleurs comme cela que s’appelle un soldat envoyé en aide dans un autre pays) puisse faire une différence même modeste, pour soulager la souffrance humaine.

Nous savons bien, qu’étant donné l’état actuel de la politique et de l’économie mondiale, les armées sont un mal nécessaire. Nous ne pouvons pas ignorer leur utilité si ce n’est de garder nos envahisseurs potentiels à une distance respectable. Nous avons une des plus belle, noble, équipée et efficace armée au monde. Elle est constituée d’un bon nombre de jeunes hommes et de jeunes femmes, tels que mon fils qui se sentent l’âme de missionnaires.

Je crois que nous devons garder cela à l’esprit quand nous critiquons notre armée, surtout au Québec, et que nous devrions rendre hommage à tous nos compatriotes qui s’investissent pour une cause, plutôt que de rester indifférents lorsque nous rencontrons un militaire en uniforme ou pire, que nous leur reprochons les problèmes dans le monde. Ils tentent d’être en mode solution, si imparfaite soit-elle. Et vous, que faites-vous pour soulager la souffrance dans le monde?

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