Je suis née en 1957 à l’embouchure du Saguenay. Je vis et travaille à Québec depuis 2002. Ma famille maternelle, de descendance irlandaise, comptait plusieurs artistes, surtout des musiciens; ma mère pratiquait le théâtre, le piano et le dessin.

J’ai grandi sur les rives du fleuve Saint-Laurent au contact des grands espaces, de l’eau et du peuple innu. De nature un peu sauvage et farouche, je m’identifiais spontanément aux peuples autochtones, je me sentais marginale et timide et j’étais perméable au sens sacré de l’univers. Mon imagination est fertile et elle vagabondait à la première occasion y compris pendant les heures de classe où j’étais souvent réprimandée pour « être dans la lune ». Malgré tout, j’étais une élève brillante et je fréquenterai le collège classique de l’époque où je recevrai une solide culture générale. Pendant des années, je pratiquerai le ballet, le théâtre, l’art du portrait et la peinture à l’huile.

Après avoir fait des études collégiales en arts et lettres et avoir passé un an à l’université en sciences politiques et journalisme, je décidai de prendre un temps d’arrêt. Je reprendrai mes études quelques années plus tard, cette fois comme étudiante en beaux-arts à la faculté des arts de l’université Concordia à Montréal.

Rapidement je suis partie en quête du sens sacré de l’art. Je complèterai ma formation par des cours d’anthropologie et d’histoire de l’art amérindien et asiatique. Je ferai des liens entre l’art tibétain et l’art navaho et les symboles dans les arts funéraires des peuples autochtones. J’ai exploré des matériaux naturels, tels que le sable, liquide et abrasif, l’encaustique, les herbes et les fibres, les pigments… Les rituels de création sont entrés dans ma pratique et le pouvoir sacré de l’art a pris son sens au cœur de la guérison. La première période de ma création artistique est intimiste et initiatique.

Aujourd’hui ma création et mon inspiration se vit de l’intérieur et s’exprime de manière profonde et spontanée en lien avec l’intuition. Je suis mon fil conducteur personnel, ma voie (voix) intérieure telle une méditation en mouvement. L’authenticité et l’ouverture sont au centre de ma vie et de ma démarche. J’exprime mes états d’âme de femme et d’artiste dans le journal que je rédige depuis 1994 et dans mon blogue.

Je suis intriguée par le temps et l’espace. Je ressens le pouvoir du temps en termes de référence mais pas en termes de finitude. Je tente d’en garder une empreinte en conservant des souvenirs dans l’encaustique. J’ai exorcisé mes cicatrices du passé dans une de mes premières séries d’œuvres. Je me suis inventée de nouveaux scénarios dans les moments charnières. J’ai illustré les mythes de mon enfance dans les légendes québécoises. Je deviens le médium, le transmetteur de témoignages de vies réelles ou imaginaires de ceux qui ont vécus dans un autre espace temps en racontant des histoires d’âmes. Je vis et je crée avec un pied dans le monde réel et l’autre dans un monde subtil et symbolique.

Je veux entrer en résonance avec l’univers, me transformer en un canal de communication de plus en plus sensible afin de pouvoir créer l’espace d’une œuvre, une émotion sensible et atmosphérique.