Je collectionne des objets trouvés, rares ou insolites que je modifie parfois, ou je les fabrique et je les assemble dans un support unique, dans des boîtes la plupart du temps. Mes cabinets de curiosités, entre tableaux et sculptures, racontent une histoire qui est l’âme de chacun de mes petits théâtres.
Les cabinets de curiosités ont disparus aux 18e et 19e siècles, leurs collections d’objets faisant leur entrée dans les premiers musées d’art et d’histoire naturelle. Ils y avaient trois types de cabinets, ceux contenant des objets naturels (naturalia), des objets créés par l’homme (artificialia) ou des objets de provenance lointaine (exotica). Mes œuvres sont un mélange des trois.
Certains objets sont pour moi des artefacts archéologiques, d’autres objets dits ordinaires peuvent être porteurs d’une nouvelle signification lorsqu’ils sont détournés de leur fonction initiale. Dans tous les cas, je ne les choisis pas au hasard mais parce qu’ils m’interpellent.
Comme matières premières, en plus des objets, j’utilise le bois, le textile, l’argile, le plâtre, divers matériaux de quincaillerie, le collage, la mosaïque et la peinture acrylique.
Mes histoires viennent d’un intérêt soudain et obsessif pour un sujet, en lien la plupart du temps avec l’anthropologie, les contes, le cinéma, un symbole culturel, un rêve, une fantaisie ou un souvenir.
J’admire leur travail et je me sens inspirée par les artistes : Joseph Cornell, Ilana Shafir, Marc Giai-Miniet, Greg Brotherton, Kris Kuski, Louise Nevelson, Nancy Kuballe et Irene Whithome. Tous ces artistes pratiquent d’une manière ou d’une autre, l’art de l’accumulation ou l’utilisation des objets trouvés.
Je souhaite que le spectateur s’engage avec le désir instinctif de regarder plus profondément dans mon œuvre à la découverte des messages cachés et des symboles. Mon interprétation du sujet devient un dialogue, le partage d’un moment émotionnel. J’aime cette intimité que provoquent mes œuvres d’art. Pour un court moment dans le temps, il y a une connexion spirituelle entre le spectateur et moi.